vendredi 6 septembre 2013

Beethoven LOVE 2013 (Chicago) jour 1

Pendant toute la durée du Beethoven Festival LOVE 2013, Mélanie Rivet, qui est ma conjointe et qui me représente à Chicago,  tiendra un journal sur son périple, empruntant au ton de la BD symphonique Ludwig (Éditions Art global/Neige-galerie) et des Lettres à l'Immortelle Bien-aimée...


"And the greatest of these is Love"

[6 septembre 2013, 2:08 am, Chicago]

Cher amour,
Le départ fût hâtif: 5:30 du matin, le 4 septembre. De St-André-Avellin vers Chicago, seule, enfin pas tout à fait. En compagnie de plusieurs centaines de Ludwig van Beethoven sous toutes ses coutures, créés de tes douces mains... Nous avons à peine eu le temps de partager un café, ce petit rituel que nous aimons tant!

Le soleil levant sur Ottawa, puis l'audace de l'urbaine Toronto m'ont sourit au passage. La route était belle et j'étais enthousiaste. Puis cahot, presqu'arrivée à London, Ontario, j'entends un bruit étrange dans le moteur. Tout bascule à compter de ce moment. Un morceau du moteur se détache et roule sous ma voiture, je croyais avoir perdu une roue, avoir une crevaison, mais non... Je me suis rangée rapidement sur le côté, juste à temps entre deux gros camions, puis le moteur s'est éteint et s'est mis à fumer. On a dû remorquer ma voiture, je te savais inquiet mais ne pouvais réellement te rassurer. Je ne savais pas quand j'allais arriver en lieu sûr.

On m'a conseillé de louer une voiture pour poursuivre mon voyage, la mienne était bonne pour la ferraille: le moteur était mort. Un bon samaritain, Joe, est venu m'aider à transférer tous tes petits Beethoven dans la nouvelle voiture...

Je suis ensuite repartie vers ma destination. Non sans peine, car arrivée aux douanes j'ai été arrêtée dans mon vol, oui, au passage au-dessus des eaux bleues clair chatoyantes du Blue Water Bridge je me sentais dans un réel élan vers une aventure excitante... Mais ils m'ont coupé les ailes... J'ai dû rebrousser chemin pour régler quelques papiers.

Éreintée, comme tu le sais mon amour, après cette longue et éprouvante journée, loin de mon île sur laquelle me réfugier, je me suis assoupie dans un lit canadien tout duveteux avant de poursuivre ma route.

Le lendemain, une série de défis m'attendaient. Et au moment où je croyais devoir rebrousser chemin pour de bon, perdu dans cette horde de chiens de gardes qui jappaient sans pourtant même jeter un oeil sur ma compagnie de petits génies... Je décidai que Non! Cela suffisait et que je continuerais mon chemin. J'ai été persuasive, tu n'en doutes pas, n'est-ce pas? Alors j'ai enfin filé pour conduire la horde de musiciens vers sa destination.

Et me voilà, après avoir fait connaissance avec mes hôtes, Catinca et George, après avoir déballé tes oeuvres, installé Beethoven sur un lit de velours le visage vers la salle pour écouter dès demain ses propres compositions...

Je me suis installée à mon tour, dans une toute petite chambrette, somme toute confortable, et je t'écris.

Ce qui est amusant, c'est que la chambre que l'on m'a donnée a pour seule décoration un tableau rouge où est peint un coeur et où il est écrit: "And the greatest of these is Love".

With all my love, good night darling,

Je sombre dans le sommeil et espère t'y rejoindre.

Ton île,

Mel

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