vendredi 4 mars 2011

Hommage à Jean-Paul Filion


Jean-Paul Filion a écrit la préface de mon dernier livre, «Cœurs d'Argile». Nous avons pris contact lorsque j'étais en résidence à Londres mais nous ne nous sommes malheureusement jamais rencontrés, la vie en ayant décidé autrement lorsqu'il est décédé le 27 décembre dernier. Malgré ça, il s'est montré d'une extrême générosité à mon égard et s'est lancé dans l'écriture enflammée de «L'enfant qui se mourait d'aimer», son ultime contribution en tant qu'artiste. Je tenais à lui rendre hommage et à offrir du même coup mes sympathies les plus chaleureuses possibles à son amoureuse, Yolande Leclerc, à qui j'ai envoyé l'illustration ci-contre. Je me permet de vous transmettre ce message reçu en juillet 2009 par M. Filion lorsqu'il a jeté un oeil sur mon travail :

«J'ai un peu visité vos blogs et me suis retrouver devant une rencontre inattendue des plus intéressantes. Bravo pour vos talents lesquels semblent vous diriger vers des réalisations de belles tenues.
Je me demande de quelle manière je pourrais vous aider au sujet du travail entrepris pour votre roman graphique. A défaut de photos concrètes représentant des réalités vécues au temps de Lionel Quesnel et famille, tout ce que je pourrais apporter ce serait un récit écrit - disons comme une sorte de nouvelle - dans lequel je serais enclin à circonscrire et rédiger des anecdotes, des souvenirs, des empreintes dans ma mémoire qui vous feraient le dessin plus ou moins romantique de mon état imbu des sentiments intenses qui m'ont fait rêver de grands rêves à cause de ma situation familiale: moi, grandissant dans un champ culturel très paysan et modeste, placé en face d'une maison-château où logeaient une famille riche et bourgeoise. Dans ce château vivaient un roi, une reine, une princesse et des princes. Seriez-vous intéressé à ce que je pourrais écrire sur l'âme profonde d'un petit Roméo issu d'une famille pauvre qui se pâme presque douloureusement pour une Juliette belle à mourir, éloignée comme une étoile, un être, un astre. un visage que le destin vous interdit de toucher, ne serait-ce qu'une seule fois dans toute une vie. Dites-moi franchement comment vous voyez ma participation à votre projet.»

Il m'a aussi écrit un peu plus tard, en août de la même année :

«Avec vous, je vais d'étonnement en étonnement. Vos dessins sont superbes et votre histoire très accrocheuse pour l'âme humaine. Avec émotion j'ai vu dans la nature de vos images des similitudes avec celles de Fred Back que j'ai bien connu et fréquenté à Radio-Canada alors qu'il était graphiste et moi décorateur. Compliments donc... Alors, c'est d'accord pour les 20 pages. Je me mets déjà à polir mon texte et le taper afin de pouvoir vous le faire lire le plus tôt possible. A très bientôt et merci pour votre confiance stimulante. C'est un honneur pour moi de vous avoir sur mon chemin.

Ce fût aussi pour moi, un grand honneur de l'avoir croisé sur le chemin de la vie.

Merci Monsieur Filion!

2 commentaires:

  1. Je reconnais bien là son écriture et sa modestie. Je parle comme si je l'avais bien connu. Pas assez moi non plus.

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  2. S.V.P. Monsieur Quesnel, cette illustration de Jean-Paul Filion me donne mal au coeur sans vouloir vous offensser, je connais votre talent d'artiste, mais ça ce n'est pas M. Filion c'est loin de son image

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